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Philippe Domergue (Relèvements) : au travers de son travail, Philippe Domergue porte un questionnement sur le rôle de l’art dans la perception et la compréhension de l’histoire, en mettant en lumière sa dimension planétaire et ses répétitions. Pour cette exposition, il a prélevé des restes de lattis abandonnés au sol dans les ruines des baraques pour les réparer, les « relever » et en faire la matière même de ses œuvres. Ces pièces de bois « survivantes » sont porteuses de traces, de souvenirs. En se les réappropriant poétiquement et en les combinant avec des photographies de l’époque, il crée une alchimie troublante entre supports et images, matière et mémoire.

Artiste plasticienne franco-marocaine, Nissrine Seffar entame un travail sur le camp de Rivesaltes dès 2012. Elle arpente seule cette vaste étendue où subsistent les baraquements en ruine, elle prend des photographies, réalise des dessins qui témoignent de l’érosion de ces habitations sommaires. Elle complète ce travail par des recherches historiques et documentaires. Nissrine Seffar enquête, recense et questionne le vécu, l’exil, l’errance, les cicatrices. La plasticité qu’elle met en œuvre n’est pas une illustration – comment représenter l’irreprésentable, c’est-à-dire, la perte, la peur ou l’inconnaissable, autrement dit, la mort – mais sans doute amène-t-elle une nouvelle forme narrative.

Nicolas Cussac (Au Mémorial) : artiste libre et singulier originaire de Perpignan, Nicolas Cussac a étudié l’architecture et les beaux-arts, qu’il quitte sans aucun diplôme. A Rivesaltes, pendant plus de 9 mois, il arpente les allées du camp et le bâtiment du Mémorial, croquant de ses couleurs l’atmosphère si particulière du lieu. Il se pose, regarde et se laisse imprégner par le site en prenant le temps de ne rien faire jusqu’à ce que l’inspiration, telle une source vive, surgisse et lui dicte le sens de son trait. Un trait simple, épuré, efficace. Se détachant de la lourdeur historique du site, image après image, il nous entraîne ainsi dans une déambulation très personnelle au travers de cadrages surprenants et de détails impromptus, pour former un carnet de route empreint de poésie.